Le jour où j’ai découvert que je suis introverti, ma vie a basculé. On m’avais si souvent qualifié d’ermite. Ou d’ours qui préfère rester à la maison plutôt que de sortir voir ses amis. J’avais si souvent eu l’impression, au cours de ma vie, de me faire violence pour socialiser, pour être moins timide ou pour faire beaucoup d’activités comme les autres gens « normaux »… Jamais je n’avais songé que j’étais tout simplement introverti ? Quand j’ai été mis face à cette information, cela a changé ma vie. Pour toujours.
Une découverte que j’étais introverti, un peu par hasard
Un jour je suis tombé sur un article dans un journal qui expliquait ce que c’est que d’être introverti : pourquoi les introvertis sont plus calmes, ont besoin de se ressourcer dans la solitude, mais ne sont pas pour autant asociaux.
Ce n’est pas la première fois que j’entendais le mot introverti, mais l’idée que ce mot puisse être applicable à ma personnalité ne m’était jamais venu à l’esprit. Et d’ailleurs je n’avais qu’une idée très vague de sa signification. Pourtant il y avait quelque chose dans cet article qui me travaillait. J’ai senti immédiatement qu’il y avait là peut-être une réponse simple à des questions que je me posais depuis tellement longtemps.
Pour moi, depuis toujours, j’étais timide. Incapable de parler en public, très maladroit pour nouer et entretenir des relations amicales ou amoureuses, bref, pas très doué socialement.
Mon ambition de toujours a été de lutter contre cette tare : apprendre à parler en public, prendre des responsabilités professionnelles pour me forcer à sortir de ma zone de confort, aller à toutes les soirées où j’étais invité et être le plus sociable possible.
Résultat des courses : exténué en fin de journée, dépressions une fois de temps en temps, incapable de sortir de chez moi le Week-End, et finalement, dans l’ensemble pas très bien dans ma peau.
Vous vous reconnaissez dans cette description ? Attendez, ce n’est pas tout…
Après ce premier contact avec le mot « introversion », j’ai eu envie d’en savoir plus. Et je suis tombé sur le livre : « La force des discrets – le pouvoir des introvertis dans un monde trop bavard », de Susan Cain.
J’ai lu la première page, puis en quelques jours seulement je dévorais le livre entier.
Bouleversant.
LA révélation !
La compréhension de ce qu’est l’introversion. Qu’environ un tiers de la population est introvertie. Que c’est en grande partie inné…
Que ce n’est pas une tare mais un trait psychologique comme un autre, avec ses qualités et ses défauts.
Et pourquoi les introvertis sont si mal acceptés dans notre monde occidental qui aime tant l’extraversion !
Autre découverte : timidité et introversion sont deux choses différentes…
La timidité est la peur du regard des autres, et le manque d’assurance dans des situations peu familières.
L’introversion est une préférence pour un environnement peu stimulant, qui se manifeste par un besoin physiologique de se ressourcer régulièrement dans la solitude et le calme.
Les introvertis peuvent être tout à fait capables de participer à une soirée avec de nombreuses personnes, lier des contacts, et être heureux dans cet environnement. Mais après quelques temps, ils auront en général besoin de s’échapper pour se ressourcer dans la solitude.
On peut très bien être introverti sans être timide.
On peut aussi très bien essayer de soigner sa timidité, alors qu’il sera très difficile d’apprendre à ne pas être introverti. Il vaut mieux donc essayer de vivre avec son introversion, et en tirer tous les avantages qu’il y a à être introverti !
Susan Cain nous explique par exemple que les introvertis sont souvent plus à l’écoute des autres que les extravertis, plus réfléchis, ou encore plus capables de concentration prolongée.
Je suis donc introverti, et c’est normal.
Voilà une nouvelle donnée qui a totalement révolutionné ma vie.
J’ai été immédiatement persuadé que découvrir cela devrait aider bien des introvertis à améliorer considérablement leur vie !
Je m’étais toujours défini simplement comme timide ; mais finalement, à y réfléchir, suis-je si timide que ça ?
Dans certaines situations oui. Souvent, lorsque je suis dans une réunion de travail avec dix autres personnes, alors là oui, je suis timide. Mais si je suis bien préparé et que je connais bien mon sujet, je suis tout à fait capable d’être sûr de moi.
Aussi, si je suis fatigué, que j’ai déjà été soumis à de nombreux stimuli dans une période récente, souvent j’ai beaucoup plus de mal à ne pas être timide.
Mais dès que je me ressource un certain temps dans la solitude, je peux accumuler assez d’énergie pour pouvoir aborder des inconnus dans une soirée ; ou même faire une présentation devant 30 personnes… s’il le faut vraiment ! 😉
Vous vous reconnaissez dans ces descriptions ?
Donc, savoir que l’on est surtout introverti, avant d’être timide, peut être une grande force. Si l’on apprend à équilibrer les moments dans la solitude et les moments d’exposition au monde, l’on peut finalement arriver à être bien dans sa peau, avoir une vie sociale normale, et finalement être introverti et heureux !
Qu’en pensez-vous ? Vous souhaitez continuer votre lecture ? Voici 2 propositions d’articles pour aller plus loin : un article sur le livre La force des introvertis, de Laurie Hawkes, et un article pour reconnaître un enfant introverti.