Hypersensibilité : comment en faire une force ?

L’hypersensibilité est compliquée à gérer. Elle vous a déjà certainement joué des tours dans vos relations. D’ailleurs, ces émotions vous submergent et vous avez du mal à communiquer calmement. Du coup, vous vous sentez incompris et rejeté et vous avez tendance à vous isoler. Alors, comment extérioriser ses émotions si je suis hypersensible ? Et surtout comment votre trop-plein d’émotions peut-il devenir votre force. Nous allons voir ça avec Fabien Monjo, pendant cette interview.   

Bonjour Fabien, on t’appelle “le motivateur de conscience”, c’est bien ça ?

Je me décris comme coach hypersensible pour le fun, mais c’est une personne qui me suit qui m’a un jour surnommé comme ça. Et ça m’a plu, j’ai trouvé ça humble et assez sympa.

Pour faire court, j’ai un site, une page Facebook et une chaîne YouTube.

J’accompagne des personnes hypersensibles ou à celles qui se reconnaissent dans ce mot-là.  C’est-à-dire des personnes atypiques, qui ses sentent différentes de la masse moyenne, des gens décalés, des artistes.

Ceux qui sentent un écart entre eux et les autres, mais qui ne le comprennent pas. Ce sont plutôt des personnes introverties.

Mes clients cherchent à libérer leur authenticité :

  • à être vraiment ce qu’ils sont à l’intérieur ;
  • ce qu’ils ont envie d’exprimer ;
  • ce qu’ils souhaitent laisser paraître, mais qui est recouvert de couches de jugements qu’ils ont reçus au cours de leur vie, dans leur enfance.

OK, alors qu’est-ce que l’hypersensibilité pour toi ?

L’hypersensibilité est souvent mal comprise, ou alors on lui met beaucoup d’étiquettes qui ne lui correspondent pas.

En général, une personne hypersensible se sent différente ou carrément incomprise. Et elle a donc tout le temps le sentiment d’être rejetée.

Par exemple, on a souvent l’impression d’être :

  • fou (ou folle) ;
  • un extra-terrestre ;
  • pas normal ;
  • à côté de la plaque ;
  • etc.

En plus, on n’est pas forcément tout le temps en train de sourire.

Ce qui peut faire peur aux autres parce qu’ils ne savent pas ce qui se cache derrière ce masque impénétrable. Mais nous, on est simplement dans notre monde intérieur et on n’a pas conscience de l’effet qu’on fait aux autres.

En plus, on n’a pas tout le temps envie d’être entouré de plein de monde, mais plutôt d’être chez soi tranquillou.

Je suis convaincu que cette très grande sensibilité est quelque chose de très palpable, de très physiologique.

L’hypersensibilité peut se gérer de différentes façons.

Il y a ceux qui refoulent et comme je dis souvent : tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime. En taisant nos ressentis, on crée volontairement de la souffrance.

À l’inverse, certains d’ente nous débordent et sur-expriment. En gros, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase et on s’énerve d’un coup. Et après ça va mieux.

Dans les deux cas, on souffre aussi parce que nos proches peuvent en avoir vraiment marre de nos réactions en montagnes russes. En fait, on les fatigue…

Quand j’ai compris ça, je me suis aidé en jouant d’un instrument (de la guitare). Je ne chantais pas, c’était trop dur. Mais j’exprimais mes émotions grâce à la musique, aux morceaux que je choisissais de jouer.

Certains préfèrent faire du sport ou une autre activité artistique. En tout cas, il faut faire quelque chose qui permet de libérer ce trop-plein émotionnel.

Comment comprendre les émotions qui nous envahissent ?

En fait, l’hypersensibilité peut se voir sous 2 aspects. Le premier est d’avoir l’un (ou plusieurs) des 5 sens surdéveloppé(s). Le second c’est d’être hyperémotif.

Et les deux combinés créent beaucoup de stress, de tensions.

L’hypersensibilité des sens

Par exemple, mon sens le plus développé c’est le son. J’entends tous les bruits autour de moi ainsi que les plus éloignés. C’est compliqué à gérer parce qu’à l’intérieur, je digère cette masse d’informations en plus de tout le reste.

Ça peut aussi être le sens du toucher, le physique, l’ouïe ou l’odorat.

Pour la vue, cela peut se manifester quand on voit trop de lumière ou de luminosité.

Lorsque je suis en ville, j’ai le cerveau minable parce qu’il y a trop de sons et de lumière.

Cette sensibilité accrue génère du stress.

L’hyperémotivité

Les personnes hyperémotives confondent l’hyperémotivité avec l’hypersensibilité.

Pour eux, l’émotion est de la sensibilité.

Mais à la base, ce sont les sens qui sont hyperdéveloppés, ils sont donc plutôt sensibles émotionnellement.

Et pour pouvoir accueillir toutes les informations reçues, il faut un cerveau adapté. Un cerveau qui peut traiter tout ça.

Et bien souvent, c’est le cas des introvertis hypersensibles puisque nous avons un cerveau arborescent.

Selon Jung, les intuitifs ont un cerveau arborescent.

Ensuite, il y a les séquentiels, qui vont avoir des pensées point par point. C’est le cas de tout le monde.

Mais les hypersensibles avec leur arborescence vont très, très vite.

C’est-à-dire qu’une pensée va donner naissance à une dizaine d’autres. Et chacune de ces dix dernières va en générer une dizaine supplémentaires et ainsi de suite.

Ça va très loin et très vite. Et c’est à ces moments-là qu’on va dans nos profondeurs.

Les personnes avec ce type de cerveau ont beaucoup de difficultés à écouter celles qui ont des pensées séquentielles parce que c’est trop détaillé.

Quand les personnes séquentielles arrivent à la fin de leur raisonnement, on a déjà compris ce qu’il voulait dire. Et c’est ce qui peut créer des difficultés pour communiquer avec eux.

Comment gérer ce trop-plein émotionnel Fabien ?

L’un des principaux traits de caractère des introvertis, c’est d’avoir du mal à exprimer les émotions, à dire ce qu’on pense.

D’ailleurs, ça nous gâche souvent la vie parce qu’on a un visage impassible.

Du coup, les autres pensent qu’on est un peu hautain, qu’on se moque d’eux ou qu’on se croit plus intelligent.

Alors que ce n’est pas du tout le cas, on est juste enfermé à l’intérieur de nous-mêmes, dans notre monde. En fait, on pense simplement à autre chose.

D’ailleurs je suis un hypersensible, introverti, mais avec une petite dose d’extraversion. Je suis quelqu’un d’avenant, d’accueillant et de souriant.

Mais à une époque, j’étais vraiment timide et j’avais un gros manque de confiance et d’estime de soi. Je portais mon hypersensibilité à fleur de peau.

Certaines personnes trouvaient que je me la pétais parce que je me tenais hyper droit. Et ça renforçait mon malaise.

Mais en apprenant à me connaître, ils se sont rendu compte que ce n’était qu’une apparence. Qu’à l’intérieur, je bouillonnais d’idées parce qu’il se passait plein de trucs dans ma tête.

Je pense que le manque de confiance en soi résulte d’une mauvaise communication avec soi-même.

Comment faire de son hypersensibilité une force ?

Ce mode de fonctionnement est là depuis notre enfance, tout comme la timidité et le manque de confiance.

C’est une manière d’être qui est complètement en décalage par rapport aux attentes de l’autre.

Mais c’est quand même une forme d’intelligence, de conscience, voire d’hyperconscience parce qu’il faut bien traiter toutes les informations perçues.

Et vu qu’on a un cerveau arborescent, on a une vision globale de tous les éléments qui nous entourent, des faits ou de ce que l’on apprend.

Du coup, on fait vite de liens, on entrecroise les pensées, les idées.

On peut passer pour un fou parce qu’on voit les dangers arriver alors que les autres en sont à peine au troisième point… et nous on en est déjà au vingtième !

Quand on est une personne hypersensible, on peut avoir du mal à trier sa pensée, c’est ça ?

Complètement, d’ailleurs pendant cette interview, tu as dû remarquer que ma pensée n’est pas super bien rangée, organisée. Je cherche mes mots, il y a des blancs…

C’est que ça va trop vite dans mon cerveau.

Pourtant c’est mieux qu’avant parce que j’ai appris à le faire.

Mais au début, c’est très compliqué de mettre des mots sur les choses. Et encore plus sur des ressentis ou des émotions.

Par exemple, quand quelqu’un me demandait : “ça va ?” Eh bien, je n’en savais rien !

Et parfois, quand on est hypersensible, on se dit : “qu’est-ce que je fous ici ? Dans ce travail-là ? Je mérite mieux !”.

Et même si on manque de confiance, on sait qu’on peut faire mieux. Mais notre manque de confiance fait que l’on a peur de changer de travail.

Souvent, cela date de l’école, parce qu’on peut s’entendre dire qu’on est en perdition ou que ça ne va pas marcher.  

Ou alors, on te fait comprendre que tu es un peu bête et que tu ne comprends rien.

Le truc, c’est que si ça ne passe pas par les émotions, on ne retient rien…

Y a-t-il un type de personne particulier qui fonctionne comme ça ?

En général, ce sont des gens assez doués qui ont ce type de comportement.

Pas des surdoués, plutôt des personnes qui ont un haut potentiel.

Et parmi ces hauts potentiels il y a :

  • les émotionnels comme moi : on a envie de vivre des choses, de faire des trucs avec ses mains. Il faut que ça bouge pour qu’il y ait des émotions ;
  • les intellectuels comme toi Julien : ils analysent ce qu’on leur dit, ce qu’ils disent. Et si on leur pose une question, ils réfléchissent en disant “ça dépend de quel point de vue tu te places”.

J’ai fait ce chemin des émotions vers la tête. Alors maintenant, je sais trier et je peux effectivement dire “ça dépend de quel point de vue tu te places”.

D’ailleurs, c’est comme ça que j’ai développé ma philosophie de vie. Parce que pour moi, la philosophie est émotionnelle.

Pourquoi une meilleure connaissance de son hypersensibilité va nous aider à nous épanouir dans nos relations ?

Pour la confiance en soi, il est bon de faire des expériences, avec cette conscience d’aller observer les choses concrètement.

Justement, en tant que personne introvertie, on a cette capacité à aller chercher ce qui se passe à l’intérieur de nous.

Ce que l’on cache aux autres parce qu’on en a peur, c’est qui s’exprime dedans.

Si l’un de tes amis te dit : “t’es un petit con”. Ça te met en colère, alors que ce n’était pas méchant.

Tu devrais donc te dire : OK, je suis en colère, mais ce n’est pas la faute de mon ami. Cette colère est la mienne, alors qu’est-ce qu’elle veut me dire ?

En fait, les émotions sont de simples messagères.

Tu penses qu’on peut influencer nos réactions en fonction des situations ?

On doit comprendre nos émotions en fonction de notre environnement. Puis essayer de voir si on peut l’influencer selon le contexte.

Un introverti hypersensible peut très bien déborder. Tout comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Ça m’est arrivé de faire une crise de colère, d’être impulsif et râleur.

L’émotionnel n’est pas rationnel, tout comme ce type de réaction.

Mais, en apprenant à développer son cerveau préfrontal, on diminue cette manière d’être. On rationalise plus au lieu d’être dans la souffrance, l’interprétation faussée et la réaction excessive.

Alors comment fait-on pour apprendre à communiquer avec soi-même ?

Tout d’abord, on écoute ses besoins parce que si on a une émotion négative, c’est qu’on a un besoin qui n’est pas satisfait.

Il faut observer et se demander ce qui a généré cet état émotionnel. C’est un travail d’interprétation.

Si tu dis à un ami “tout le monde m’a regardé de travers”, il va te répondre : “donc, tu es dans une salle de 300 personnes et TOUT le monde t’as regardé de travers ? Tu es sûr ? “.

Tu lui réponds quoi ? “heu, non en fait…”. Et il te demande : “alors qui t’as regardé de biais ?” .

Il n’y a pas de bonne réponse puisque c’est seulement une impression, un ressenti que la personne hypersensible perçoit.

Dans les faits, poser les choses comme ça, permet de relativiser, de prendre du recul.

En plus, ça permet de creuser en soi et de trouver pourquoi on ressent ça.

On commence alors à communiquer avec soi-même de manière plus claire.

Et donc ensuite on exprime aux autres ses ressentis ?

Oui, parce qu’on a observé ce qu’il se passait à l’intérieur et à l’extérieur. Maintenant, on sait formuler une demande ou prendre une décision.

Et ça devient plus simple de le faire avec d’autres personnes petit à petit en l’exprimant.

Comme ça, on développe l’intellect, le pré frontal qui permet de rationaliser.

Le plus important est de prendre conscience qu’il faut apprendre à accueillir ses émotions.

Ce sont des amies et non les ennemies que l’on pense.

Donc si tu proposes à un ami de manger avec toi ce soir et qu’il refuse gentiment, ne le prends pas mal. Tu peux être triste, mais cette tristesse t’appartient et ton ami t’aime même s’il est indisponible ce soir-là.

En clair, ce n’est pas ma faute si je suis une personne hypersensible puisque c’est naturel. Lorsqu’on en prend conscience, ça soulage et on déculpabilise. On est alors plus détendu, plus apaisé.  Laisser circuler son émotion, sans la refouler, sans la juger, est plus difficile qu’il n’y paraît. Mais quand on y arrive, assumer son hypersensibilité devient une philosophie de vie. Et même si celles-ci ressemblent plus à des montagnes russes qu’à un  long fleuve tranquille.

Pour compléter votre apprentissage, lisez mon article qui explique comment exprimer mes émotions.

Et si vous préférez, voici la vidéo de cette interview, c’est par là  :

(Et retrouvez Fabien sur son site : www.hypersensibleetheureux.com)

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