Il est des périodes où mon introversion prend le dessus de manière dangereuse. Des moments où je m’isole, me plonge dans mon monde.
Souvent, c’est le monde du travail. Je me plonge corps et âme dans le travail, et en oublie un peu le monde réel qui m’entoure. Pour moi c’est le travail, pour vous ce sera peut-être autre chose : le simple bonheur de rêver des heures durant, ou de profiter de la solitude des jours durant, ou que sais-je…
Pour ma part j’ai une faculté de concentration énorme. Je suis capable de me concentrer des heures durant sur certaines tâches, parfois j’en oublie même de manger.
Souvent, c’est une force. Cela me permet d’abattre des quantités de travail importantes.
Mais il est des moments où c’est trop. Je me laisse entraîner, et ne fais plus que travailler.
J’aime travailler (quand je travaille sur des choses que j’aime bien-sûr). J’aime faire des plans, des stratégies, et me plonger corps et âme dans leur réalisation. Et tant que ce n’est pas achevé, je ne suis pas tranquille.
Passent des semaines entières, j’en oublie un peu le monde qui m’entoure. Notamment mes proches. Et mes amis. La journée de travail se termine, mais mon esprit est encore dans ce monde du travail qui ne me quitte pas. Je joue avec mon fils mais mon esprit est encore dans ce monde abstrait de mes stratégies et de tout ce que je devrais faire encore pour que ma tâche soit “finie”. Mais bien-sûr, elle ne finit jamais, car de nouvelles extensions de la tâche arrivent sans cesse.
Avec ma femme et mes enfants, je suis présent sans être présent. Mes amis n’ont plus de mes nouvelles.
Et vient un moment où je me rends compte que ma belle productivité, ma belle concentration, baisse dangereusement. Les journées passent à une vitesse impressionnante, et le travail ne suit pas. Je travaille sans travailler. Je procrastine. Mais je suis en permanence encore dans ce monde du travail, même lors des jours de repos des fins de semaine. Et je ressasse les mêmes plans, les mêmes idées, en boucle.
Je ne suis en fait plus concentré. Je suis fatigué. Mon esprit introverti n’en peut plus d’être plongé dans ce monde abstrait des pensées, des idées… il a besoin d’un souffle d’air frais de l’extérieur.
Il a besoin de contacts avec ses amis, il a besoin de profiter de la vie, de respirer à pleins poumons l’air frais d’une ballade en riant avec ses enfants, d’appeler ses amis et sa famille pour avoir de leurs nouvelles, d’éteindre le mode introverti pour quelques temps.
Trop d’introversion tue l’introversion, comme on dit.
Lorsque l’on est trop longtemps renfermé sur soi, on brûle ses cartes : on irrite notre entourage, d’abord, mais aussi (et surtout ?), on consume sa propre énergie, qui ne suit plus.
Lorsque je me rends compte de cet état, je prends généralement des décisions drastiques. Je me remets à courir tous les deux jours, à aller nager deux fois par semaine, j’appelle ma soeur, je retrouve au plus tôt ma meilleure amie pour une sortie “entre introvertis”, je ferme mon ordinateur à 17h pour retrouver ma femme et jouer avec mon fils sans penser à rien… Je m’ouvre !
Cela dure un certain temps, jusqu’à ce que mon introversion profonde reprenne le dessus !
Des cycles introverti – extraverti. Le tout est de le comprendre, et de savoir le gérer, chacun à sa manière.
Et vous ? Vous perdez-vous parfois dans votre introversion au point de ressentir un besoin intense de “sortir dans le monde” ? Que faites-vous alors pour “sortir de votre introversion” ?