J’ai longtemps cru que je ne savais pas ce que je voulais. Toujours incapable de me décider, de dire ce dont j’avais envie. Je pensais être incapable de prendre une décision par moi-même.
Mais pour vous dire l’ampleur du problème : cela prenait même des formes assez grotesques ! Lorsque l’on prévoyait notre programme du week-end à venir avec ma compagne, par exemple, ma première réaction était de lui demander ce qu’elle souhaitait, elle. Je trouvais alors que sa proposition était très bonne, et le programme était décidé. Pas un moment, au cours de cet échange, n’apparaissait ma propre envie. En fait, il ne me venait pour ainsi dire même pas à l’esprit de me demander ce que je souhaitais, moi.
Je me suis rendu compte de cela seulement récemment. Je me suis rendu compte que je renvoyais très souvent à l’autre la responsabilité de prendre les décisions, dans la vie de tous les jours. Que ce soit avec ma compagne, ou avec ma famille, mes amis, mes collègues. Etait-ce la peur de ne pas savoir moi-même ce que je souhaitais ? Etait-ce la crainte de ne pas trouver assez rapidement “ma répartie” ? Etait-ce l’inquiétude d’avoir à admettre que je n’avais pas d’avis, pas d’envie, et au fond pas de personnalité qui me soit propre ?
Je croyais depuis toujours que c’était de la gentillesse. Que j’agissais de cette manière parce que j’étais profondément altruiste. Mais lorsque l’autre souhaitait sincèrement savoir mon avis, j’étais comme paralysé, et préférais changer de sujet plutôt que d’avoir à émettre un avis. Ce n’était pas de l’altruisme, non. C’était un oubli total de moi-même. Un effacement de ma personnalité en présence des autres.
Je dis bien “en présence des autres”. Oui, car lorsque j’avais l’occasion de passer quelques jours seuls, toutes mes envies ressortaient au grand jour, mon emploi du temps s’organisait tout naturellement avec tout ce que j’aimais : brunch solitaire dans un café, après-midi de ballade solitaire à vélo, soirée avec une amie dans un bon restau… que du bonheur !
Les introvertis ont-ils du mal à savoir ce qu’ils veulent ?
Difficile à dire. Les divers ouvrages que j’ai pu lire sur l’introversion n’évoquent pas beaucoup ce thème. Ou pas sous cet angle… On peut y lire que les introvertis ont souvent tendance à méconnaitre et mépriser leurs besoins d’introvertis. Nous jouons à des personnes très actives, beaucoup d’amis, une profession très prenante et emplie de contacts sociaux, beaucoup d’activités… nous jouons aux extravertis, pour faire plaisir à une image que nous avons de “ce qui est bien de faire pour être quelqu’un de bien”.
Mais j’ai pu remarquer que je n’étais pas le seul. Que d’autres introvertis autour de moi avaient tendance à avoir ce réflexe que j’ai : laisser aux autres le soin de décider, jusqu’à en oublier ses propres envies (envies qui auraient pu être souvent totalement opposées à la décision prise, disons-le !).
Je me demande si nous, introvertis, n’avons pas tellement désappris à faire les choses que l’on aime, que l’on en est venu à agir totalement à l’image des autres, dès que nous sommes en leur présence…
Depuis que nous sommes tout petit, nous n’avouons pas à nos parents, à nos amis, à nos collègues, que nous souhaitons rester un peu seul cet après-midi. Car lorsque nous disons cela, la réplique arrive invariablement et sans surprise : “oh mais tu ne vas tout de même pas rester seul dans ton coin alors qu’il fait si beau dehors et que nous sommes tous ensemble à nous amuser !?”. Ils ne pensent pas à mal… ils le pensent même sincèrement. Mais à force d’entendre cela, on en arrive à se dire qu’ils doivent sans doute avoir raison.
“Ah ben non… ils ont raison, ce serait quand même dommage de gâcher cet après-midi en restant à l’écart”… Et on rejoint les autres. Si l’on avait laissé parlé ce grand introverti enfoui en soi, on aurait sans-doute dit : “ah ben si, je crois que je vais laisser passer cette occasion exceptionnelle de m’amuser comme un fou avec vous et que je vais aller me ressourcer un petit peu tout seul cet après-midi”.
Mais cette voix ne s’est pas faite entendre. Cette voix a décidé de s’effacer par mesure de sécurité. Mieux vaut paraître normal.
Je pense que c’est en partie de cette manière que j’ai appris à ne plus jamais rechercher ce que je souhaitais moi-même. Et c’est allé beaucoup, beaucoup plus loin. On en finit par oublier totalement que l’on pouvait avoir nous-même des envies qui nous sont propres.
Une fois, un ami m’appelle : tu veux venir cet après-midi à la piscine avec moi et cinq autres personnes que tu ne connais pas ? – Moi, d’une petite voix : “D’accord !”…
Une autres fois, ma compagne : chéri, tu as envie de quoi ce dimanche, j’ai assez envie d’aller voir cette expo, mais il fait beau, on pourrait aussi aller simplement nous balader dans la forêt… – Moi : “mmmh, je ne sais pas, tu préfères quoi, toi ?” (il est évident que j’aurais préféré mille fois la forêt) – Ma femme : “peut-être l’expo, ce serait dommage de la rater, elle termine dans deux jours… mais si tu préfères la forêt, allons en forêt !” – Et moi : “non non c’est parfait, allons voir cette expo !”.
Et pourtant, faire parler ses envie fait tellement de bien !
Il est probablement inutile d’expliquer pourquoi il est bon de faire parler ses propres envies… mais qu’est-ce que ça fait du bien à sa confiance en soi ! D’un coup, on existe ! On a une âme ! On vole de ses propres ailes ! On est quelqu’un qui se donne le droit de dire ce qu’il pense ! Peut-être un sentiment de liberté soudain, d’existence…
Et pourtant…
Le chemin ne fait que commencer.
Affirmer ses envies peut paraître banal à ceux qui y sont habitués depuis tout petit. Mais lorsque l’on a oublié de le faire des années durant, se pose rapidement un problème. Quelles sont ces envies ? Il faut réapprendre à les trouver. Puis à les exprimer. Et ce, souvent dans un temps imparti relativement court : les quelques secondes qui nous sont offertes durant une conversation avec les autres. Autant dire que cela semble relever du parcours du combattant à celui qui n’a aucune expérience en la matière. Comment savoir si je préfère aller en forêt ou voir une expo ? Et comment me décider en quelques secondes ?
Face à cette difficulté, j’ai décidé de m’accorder du temps. Et bien m’en a pris ! Lorsque c’était possible, je demandais un délai à mon interlocuteur pour donner ma réponse. “Ecoute, je ne sais pas là… passons à table et nous en reparlerons au café, ok ?”. Dans beaucoup de situations, cela marchait. Je ruminais ensuite pendant une heure ma décision : forêt ou expo ? Et je me disais : si j’étais seul, que ferais-je ? Et j’en arrivais finalement à la conclusion difficile à admettre que je préférais aller en forêt. Qu’est-ce que ça faisait du bien d’affirmer mon envie d’aller en forêt !
Heureusement, avec un peu d’entrainement, on réapprend à prendre des décisions plus rapidement. On redécouvre ses envies. On apprend à être tourné vers soi, en bon introverti !
Voilà pour la petite histoire d’aujourd’hui. C’est assez personnel, et cela m’intéresserait de savoir si cette histoire parle à mes lecteurs introvertis ! Je ne suis pas sûr de toucher ici un thème propre aux introvertis… à vous de me dire ! Je serais heureux si vous pouviez partager vos expériences à ce sujet, sur vous-même ou votre entourage.
Et si vous avez aimé cet article, bien-sûr, merci de le partager à vos amis introvertis !
Que ressortent vos envies introverties oubliées !
J’ai longtemps cru que je ne savais pas ce que je voulais. Toujours incapable de me décider, de dire ce dont j’avais envie. Je pensais être incapable de prendre une décision par moi-même.
Mais pour vous dire l’ampleur du problème : cela prenait même des formes assez grotesques ! Lorsque l’on prévoyait notre programme du week-end à venir avec ma compagne, par exemple, ma première réaction était de lui demander ce qu’elle souhaitait, elle. Je trouvais alors que sa proposition était très bonne, et le programme était décidé. Pas un moment, au cours de cet échange, n’apparaissait ma propre envie. En fait, il ne me venait pour ainsi dire même pas à l’esprit de me demander ce que je souhaitais, moi.
Je me suis rendu compte de cela seulement récemment. Je me suis rendu compte que je renvoyais très souvent à l’autre la responsabilité de prendre les décisions, dans la vie de tous les jours. Que ce soit avec ma compagne, ou avec ma famille, mes amis, mes collègues. Etait-ce la peur de ne pas savoir moi-même ce que je souhaitais ? Etait-ce la crainte de ne pas trouver assez rapidement “ma répartie” ? Etait-ce l’inquiétude d’avoir à admettre que je n’avais pas d’avis, pas d’envie, et au fond pas de personnalité qui me soit propre ?
Je croyais depuis toujours que c’était de la gentillesse. Que j’agissais de cette manière parce que j’étais profondément altruiste. Mais lorsque l’autre souhaitait sincèrement savoir mon avis, j’étais comme paralysé, et préférais changer de sujet plutôt que d’avoir à émettre un avis. Ce n’était pas de l’altruisme, non. C’était un oubli total de moi-même. Un effacement de ma personnalité en présence des autres.
Je dis bien “en présence des autres”. Oui, car lorsque j’avais l’occasion de passer quelques jours seuls, toutes mes envies ressortaient au grand jour, mon emploi du temps s’organisait tout naturellement avec tout ce que j’aimais : brunch solitaire dans un café, après-midi de ballade solitaire à vélo, soirée avec une amie dans un bon restau… que du bonheur !
Les introvertis ont-ils du mal à savoir ce qu’ils veulent ?
Difficile à dire. Les divers ouvrages que j’ai pu lire sur l’introversion n’évoquent pas beaucoup ce thème. Ou pas sous cet angle… On peut y lire que les introvertis ont souvent tendance à méconnaitre et mépriser leurs besoins d’introvertis. Nous jouons à des personnes très actives, beaucoup d’amis, une profession très prenante et emplie de contacts sociaux, beaucoup d’activités… nous jouons aux extravertis, pour faire plaisir à une image que nous avons de “ce qui est bien de faire pour être quelqu’un de bien”.
Mais j’ai pu remarquer que je n’étais pas le seul. Que d’autres introvertis autour de moi avaient tendance à avoir ce réflexe que j’ai : laisser aux autres le soin de décider, jusqu’à en oublier ses propres envies (envies qui auraient pu être souvent totalement opposées à la décision prise, disons-le !).
Je me demande si nous, introvertis, n’avons pas tellement désappris à faire les choses que l’on aime, que l’on en est venu à agir totalement à l’image des autres, dès que nous sommes en leur présence…
Depuis que nous sommes tout petit, nous n’avouons pas à nos parents, à nos amis, à nos collègues, que nous souhaitons rester un peu seul cet après-midi. Car lorsque nous disons cela, la réplique arrive invariablement et sans surprise : “oh mais tu ne vas tout de même pas rester seul dans ton coin alors qu’il fait si beau dehors et que nous sommes tous ensemble à nous amuser !?”. Ils ne pensent pas à mal… ils le pensent même sincèrement. Mais à force d’entendre cela, on en arrive à se dire qu’ils doivent sans doute avoir raison.
“Ah ben non… ils ont raison, ce serait quand même dommage de gâcher cet après-midi en restant à l’écart”… Et on rejoint les autres. Si l’on avait laissé parlé ce grand introverti enfoui en soi, on aurait sans-doute dit : “ah ben si, je crois que je vais laisser passer cette occasion exceptionnelle de m’amuser comme un fou avec vous et que je vais aller me ressourcer un petit peu tout seul cet après-midi”.
Mais cette voix ne s’est pas faite entendre. Cette voix a décidé de s’effacer par mesure de sécurité. Mieux vaut paraître normal.
Je pense que c’est en partie de cette manière que j’ai appris à ne plus jamais rechercher ce que je souhaitais moi-même. Et c’est allé beaucoup, beaucoup plus loin. On en finit par oublier totalement que l’on pouvait avoir nous-même des envies qui nous sont propres.
Une fois, un ami m’appelle : tu veux venir cet après-midi à la piscine avec moi et cinq autres personnes que tu ne connais pas ? – Moi, d’une petite voix : “D’accord !”…
Une autres fois, ma compagne : chéri, tu as envie de quoi ce dimanche, j’ai assez envie d’aller voir cette expo, mais il fait beau, on pourrait aussi aller simplement nous balader dans la forêt… – Moi : “mmmh, je ne sais pas, tu préfères quoi, toi ?” (il est évident que j’aurais préféré mille fois la forêt) – Ma femme : “peut-être l’expo, ce serait dommage de la rater, elle termine dans deux jours… mais si tu préfères la forêt, allons en forêt !” – Et moi : “non non c’est parfait, allons voir cette expo !”.
Et pourtant, faire parler ses envie fait tellement de bien !
Il est probablement inutile d’expliquer pourquoi il est bon de faire parler ses propres envies… mais qu’est-ce que ça fait du bien à sa confiance en soi ! D’un coup, on existe ! On a une âme ! On vole de ses propres ailes ! On est quelqu’un qui se donne le droit de dire ce qu’il pense ! Peut-être un sentiment de liberté soudain, d’existence…
Et pourtant…
Le chemin ne fait que commencer.
Affirmer ses envies peut paraître banal à ceux qui y sont habitués depuis tout petit. Mais lorsque l’on a oublié de le faire des années durant, se pose rapidement un problème. Quelles sont ces envies ? Il faut réapprendre à les trouver. Puis à les exprimer. Et ce, souvent dans un temps imparti relativement court : les quelques secondes qui nous sont offertes durant une conversation avec les autres. Autant dire que cela semble relever du parcours du combattant à celui qui n’a aucune expérience en la matière. Comment savoir si je préfère aller en forêt ou voir une expo ? Et comment me décider en quelques secondes ?
Face à cette difficulté, j’ai décidé de m’accorder du temps. Et bien m’en a pris ! Lorsque c’était possible, je demandais un délai à mon interlocuteur pour donner ma réponse. “Ecoute, je ne sais pas là… passons à table et nous en reparlerons au café, ok ?”. Dans beaucoup de situations, cela marchait. Je ruminais ensuite pendant une heure ma décision : forêt ou expo ? Et je me disais : si j’étais seul, que ferais-je ? Et j’en arrivais finalement à la conclusion difficile à admettre que je préférais aller en forêt. Qu’est-ce que ça faisait du bien d’affirmer mon envie d’aller en forêt !
Heureusement, avec un peu d’entrainement, on réapprend à prendre des décisions plus rapidement. On redécouvre ses envies. On apprend à être tourné vers soi, en bon introverti !
Voilà pour la petite histoire d’aujourd’hui. C’est assez personnel, et cela m’intéresserait de savoir si cette histoire parle à mes lecteurs introvertis ! Je ne suis pas sûr de toucher ici un thème propre aux introvertis… à vous de me dire ! Je serais heureux si vous pouviez partager vos expériences à ce sujet, sur vous-même ou votre entourage.
Et si vous avez aimé cet article, bien-sûr, merci de le partager à vos amis introvertis !
Julien Prest est blogueur, conférencier, formateur, spécialiste de l’introversion.
Unique dans le monde francophone, la démarche de Julien Prest renverse les choses : au lieu de voir l’introversion comme un obstacle, elle en fait un atout. Mise en valeur, l’introversion devient un tremplin pour s’épanouir et s’affirmer.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Etre introverti c’est avoir besoin de calme et de solitude pour recharger ses batteries.
Ce n’est pas de la timidité ! … on peut être introverti ET très sociable !
Pourtant, dans notre société de “savoir paraître” et de “savoir parler”, les introvertis ont souvent du mal à trouver leur place.
Comment concilier son tempérament calme et discret avec une vie sociale épanouie ?
Comment s’affirmer, se sentir bien dans ses bottes, ne plus douter et s’en vouloir d’être qui vous êtes ?
Je vous aide sur ce site à vous épanouir pleinement dans votre vie et vos relations sociales, dans le respect de votre tempérament calme et discret.
Vous venez de découvrir le blog ?
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Je ne suis pas sûr d’être concerné…
Si vous n’êtes pas sûrs d’être concerné par l’introversion, je vous propose de passer un simple test pour déterminer votre personnalité ! Ainsi, vous en saurez plus sur vous-mêmes et vous pourrez vous épanouir dans votre nouvelle vie d’introverti.
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Si vous souhaitez suivre une formation plus personnalisée et adaptée à vos besoins, vos attentes, et votre personnalité, je propose différentes formations pour vous aider à vous épanouir.
Bonjour, c’est Julien
Merci pour votre confiance, en ayant rejoint mon blog, Un monde pour les intr o vertis !
Si le contenu vous parle, et vous plait : je vous propose de recevoir mes conseils gratuits par email.
Chaque jour : 1 conseil dans votre boite email, vers 17h.
L’objectif ? Tout simplement vous aider à vous affirmer et vous épanouir dans notre société si extravertie.
Pour vous permettre d’être pleinement vous-même, introverti ET épanoui, en vivant votre introversion non plus comme un défaut… mais comme un véritable atout.